Actualités of Wednesday, 5 September 2018

Source: cameroonvoice.com

Rentrée 2018: deux jours après, voici le triste bilan dans le Nord-ouest [Vidéo]

Un proviseur, un magistrat, un maire et un officier de police ont été  kidnappés dans le Nord-ouest play videoUn proviseur, un magistrat, un maire et un officier de police ont été kidnappés dans le Nord-ouest

Un proviseur, un magistrat, un maire et un officier de police kidnappés dans le Nord-ouest. c'est sur cette note triste et choquante qu'a démarré le 3 septembre, la rentrée scolaire pour l'année 2018-2019 dans la partie anglophone du Cameroun, où les séparatistes –du moins ce qui semble être tel-ont tenu à marquer un grand coup.

Et au-delà des enlèvements des personnalités par les sécessionnistes qui ont enregistré d'énormes pertes dans leurs rangs ces deux dernières semaines, c'est la persistance de l'observation du mot d'ordre de boycott des activités scolaires qui retient l'attention.

En effet, comme c'est le cas depuis la fin de l'année 2016, le lundi 3 septembre 2018, jour de rentrée scolaire sur l'ensemble du territoire camerounais, coïncidait avec le jour du démarrage des villes mortes décrétées par les partisans de la création d'un Etat dit d'"Ambazonie" dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest selon un agenda hebdomadaire qui fait des lundi, mardi et mercredi, des jours sans activité de quelque nature que ce soit, à l'exception des hôpitaux.

Du coup, personne ne pouvait se hasarder à laisser prendre le chemin de l'école, sauf à prendre le risque de le faire enlever. Il faut ajouter à cela le fait que les populations anglophones, dans leur immense majorité, souscrivent au mot d'ordre des "Ambazoniens" dont ils partagent les visées séparatistes. Il n'y a qu'à les voir se délecter avec un stupéfiant bonheur du succès connu par l'"Operation ghost towns" pour s'en rendre compte.

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Une autre preuve est que malgré le fait que le gouvernement ait affirmé avoir pris des mesures sécuritaires pour parer à toute tentative par les séparatistes de perpétrer des actes de violence pendant la rentrée scolaire ou durant toute la période des classes, et malgré le fait que l'armée et la police aient quadrillé les zones dangereuses pour rassurer tout le monde, peu de gens semblent convaincus de la nécessité de se désolidariser de l'action des activistes ambazoniens.

Ceux qui ne veulent pas jouer les imbéciles heureux en sacrifiant l'éducation de leurs enfants sur l'autel d'une stratégie de lutte politique qui pourrait se révéler extrêmement couteuse, non seulement en termes de vies humaines, mais aussi en termes de privation de leur communauté de cerveaux habiles, se sont finalement résolus à déplacer leurs progénitures vers les régions francophones où le système éducatif n'est pas aussi meilleur que dans les régions anglophones, notamment dans les villes métropolitaines de Douala et Yaoundé, pour certains, ou bafoussam, Dschang, Nkongsamba pour d'autres.

Bien sûr, les sécessionnistes et les suivistes qui leur prêtent le flanc ne sont pas les seuls à blâmer, car la plus grande responsabilité dans cette tragédie pluridimensionnelle des anglophones est portée par le régime jusqu'au-boutiste de Yaoundé, qui n'a de cesse de paver d'écueils de toutes sortes la voie d'un dialogue sincère, avec des propositions nouvelles et concrètes, pouvant rejoindre ne serait-ce que partiellement les aspirations des anglophones portées par les extrémistes qui s'en sont autoproclamés porte-parole , seul moyen déterminant de trouver une solution qui ne soit pas armée à cette crise.

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La seule proposition que le gouvernement a réussi à faire jusqu'à présent est que les sécessionnistes anglophones déposent les armes etviennet se confondre en génuflexions et repentance à ses pied, alors que lui qui a été le premier à prendre les armes pour rudoyer et finalement animaliser l'autre, le poussant à la solution désespérée de la violence et du coup pour coup n'a fait aucun signe allant dans un sens pouvant convaincre l'adversaire qu'en sortant du maquis, il ne serait pas en train de se faire hara-kiri du même coup.

On en est donc là au Cameroun à faire perdurer, exprès, une situation malheureuse qui rejaillira dangereusement dans la vie des citoyens de ce pays quand les choses se seront normalisées, que les sécessionnistes aient atteint ou non leurs objectifs.